De qui se moque-t-on?

La vague de relief des années 50 au cinéma a été accompagnée d’un dispositif marketing très agressif, essentiellement thématisé autour du sensationnel, de l’attraction. Les affiches et les bandes-annonces de l’époque promettaient pêle-mêle la matérialisation d’objets dans la salle, la promesse d’une étreinte de Linda Darnell ou de Robert Mitchum, le souffle d’un lion sur son visage, etc. (voir l’article dédié à ce sujet sur le blog Cine3D).

Aujourd’hui, on retrouve mot pour mot les mêmes formules choc et les mêmes procédés visuels. Pour exemple, la campagne publicitaire du nouvel écran de télévision de Panasonic Viera: « Jamais la télévision n’a donné une telle impression de réel (…) Vos héros semblent être en chair et en os devant vos yeux.(…)

Il est aussi intéressant de noter que les lunettes sont présentés comme des accessoires améliorant l’expérience alors qu’elles sont indispensables à la vision relief puisqu’elles font partie intégrante du système. Quant à leur soit-disant gratuité, étant donné que l’écran coûte plus de 7000CHF, elle est toute relative…

« et pour que la 3D vous procure un maximum de plaisir, deux paires de lunettes Shutter seront jointes gratuitement. »

Mais les publicitaires sont allés encore plus loin cette fois-ci. En effet, l’image accompagnant l’annonce est un plan d’AVATAR de J. Cameron où l’on voit le héros littéralement jaillir de l’écran; Jusque là, rien de nouveau me direz vous…sauf que si l’on regarde attentivement le bas de la page, on découvre une petite phrase: « actuellement, Avatar n’est pas disponible en 3D ». Autrement dit, on vend le matériel avant que le contenu ne soit disponible. A trop crier au loup, le public risque de se lasser de ces fausses promesses.