2.3.7 Fenêtre flottante (ou floating window)

Définition

On parle de fenêtre flottante lorsque le plan stéréo n’est pas reproduit à la hauteur de l’écran de projection mais en avant de celui-ci. Pour créer un tel effet, il suffit de masquer les bords latéraux d’une ou des deux images G et D. Comme nous allons le voir ci-dessous, ces masques n’ont pas besoin d’être symétriques ou alignés; ils peuvent être fixes ou animés selon les cas.

La conséquence de l’ajout de tels masques est de créer un écran « virtuel » dans la salle sans modifier le relief de l’image originale. Cette technique permet simplement de rendre une image comportant une « erreur de fenêtre » plus facilement fusionnable. D’autre part, la fenêtre flottante peut être un parti-pris artistique; voici quelques exemples proposés par David Romeuf sur son site.

Principe de base

Si l’on désire garder un sujet jaillissant qui serait coupé par un des bords latéraux du cadre, on peut utiliser une fenêtre flottante. On créé ainsi un « écran virtuel » en avant de l’écran réel et on évite ainsi un inconfort visuel. La vidéo ci-dessous explique le principe général.


Trois exemples concrets

1. Sol jaillissant

Dans l’exemple ci-dessous, on désire garder une partie de l’image en jaillissement. Dans ce cas, une solution consiste à ajouter des caches qui auront pour conséquences de courber la partie inférieure de l’écran virtuel alors que la partie supérieure reste reproduite à la hauteur de l’écran.

Image Droite avec cache au coin inférieur gauche

Image Droite avec cache au coin inférieur droit (représenté en rouge)

Image Gauche avec cache au coin inférieur gauche

Image Gauche avec cache au coin inférieur gauche (représenté en rouge)

Résultat en anaglyphe, le sol semble s’avancer vers nous.

Représentation de la fenêtre flottante (en vert) reproduite en projection.

2. Amorce en jaillissement

Dans le cas où l’on désire conserver une amorce de 1er plan en jaillissement dans la salle, on va appliquer un masque uniquement sur un des côtés de l’image. L’écran virtuel subit alors une rotation et n’est plus perpendiculaire à l’écran réel de projection.

Image Droite avec cache au coin inférieur gauche

Image Droite avec cache vertical sur bord droit (représenté en rouge)

Image Gauche avec cache au coin inférieur gauche

Image Gauche sans cache

Résultat en anaglyphe, le personnage reste reproduit en jaillissement mais sans erreur de fenêtre.

Représentation de la fenêtre flottante (en vert) reproduite en projection.

3. Fenêtre flottante animée

Prenons le cas où un personnage s’avance vers la caméra, passant d’un plan moyen à un gros plan. Pour des questions de confort et de continuité, nous désirons le conserver durant toute la durée de son mouvement sur le plan écran.

Conséquence en projection: le personnage grandit à l’image mais fait du sur-place dans la profondeur. Le cerveau recevant ces informations contradictoires compensera en éloignant les fonds. Ceci n’est pas forcément un problème mais peut aller à l’encontre de l’effet narratif désiré.

Un des procédés possibles est la fenêtre flottante animée. En créant des caches mobiles à gauche de l’image G et à droite de l’image D on crée un écran virtuel qui est en avant de l’écran réel (image ci-dessous). Afin de compenser le mouvement d’avancée de l’acteur, on va petit à petit faire glisser les caches à l’extérieur de l’image jusqu’à les faire disparaître complètement. En fin de mouvement, l’écran virtuel (en vert) sera confondu à l’écran réel (en bleu).

Autrement dit, le but est de créer un écran virtuel mobile donnant l’impression au spectateur, que relativement à celui-ci , un personnage immobile s’avance vers lui. Voici une petite vidéo qui résume le principe. L’image étant petite, l’effet n’est pas aussi fort que sur un grand écran. Mais dans le cas d’une projection en salle, cette technique peut prendre toute son importance.


Autres exemples à voir sur ce site…