1. VERS UN NOUVEAU LANGAGE

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« Contrairement à ceux qui y voient encore la prémisse d’une dimension nouvelle du cinéma, je crois que ce ne sont ni les lunettes, ni le fait qu’elles fatiguent la vue, ni même les contraintes techniques à la prise de vue qui freinent ce « progrès », c’est que ce n’est pas un progrès du tout. Cet effet tridimensionnel n’ajoute rien -si ce n’est un amusement passager- à l’illusion d’espace en trois dimensions que sait très bien reproduire le cinéma classique sur un écran à deux dimensions (par la profondeur de champs, l’échelle des plans, le traveling, le découpage,…). Je parie que l’insuccès de cinéma en relief n’est pas dû à ses défauts de jeunesse -que l’innovation technique saura dépasser- mais au fait que c’est une ineptie esthétique, une sorte de pléonasme stérile. »
François Niney, cinéma et dernières technologies, 1998

Pour éviter le caractère pléonastique du relief (qui est présent dans la plupart des films reliefs tournés à ce jour), il convient de le considérer comme une évolution et non comme une révolution. Il faut potentialiser le relief comme outil narratif COMPLEMENTAIRE à ceux déjà existants. Contrairement à François Niney, nous pensons que la fonction première du relief n’est pas de reproduire plus intensément l’espace (ce qui n’a pas de sens en terme de langage cinématographique), mais de servir la narration au même titre que le montage, le cadre, ou la profondeur de champ.

Dans cette section, nous regroupons nos expériences pratiques et nos réflexions autour de trois thèmes: l’espace, le temps et le spectateur.